INFORMATION, ENVIRONNEMENT ET SANTE

INFORMATION, ENVIRONNEMENT ET SANTE

Le lobbying environnemental, le désintérêt des jeunes par rapport à l’environnement, l’instrumentalisation de l’information sanitaire et les réseaux sociaux : voici les sujets de la revue de web en ce début d’année.

Du lobbying à l’écoanxiété

Le lobbying est un moyen pour informer sur le changement climatique. Sur le site Internet La Revue des Médias, le journaliste Thibaut Schepman raconte le lobbying exercé par Jean-Marc Jancovici auprès des journalistes dans une station de ski. Pendant plus d’une décennie, il a invité au ski près de 200 journalistes pour s’informer à ses côtés.

À onze reprises entre 2006 et 2019, des journalistes célèbres, des présentateurs météo et surtout des chefs de rubrique Environnement ont passé des week-ends prolongés à Combloux, une station de ski savoyarde Haute-Savoie chic et préservée. Le but de ces « Entretiens de Combloux : « fournir les grandes données de cadrage sur l’énergie et le changement climatique » à « des personnes qui comptent dans le paysage médiatique » .

En 2005, le journaliste et animateur de conférences Jean-Louis Caffier et l’ingénieur polytechnicien créent une association, « Climat-Energie Humanité-Médias » afin de former des journalistes. Leur cible : les rédacteurs et rédactrices en chef et les journalistes stars. Pro-nucléaire et blogueur, Jean-Marc Jancovici est alors l’influent « conseiller énergie-climat » de Nicolas Hulot, jouant ainsi un rôle politique.

Plusieurs experts renommés interviennent également lors de ces séminaires. Hervé Le Treut, référence internationale en matière de climat et cofondateur de ces « Entretiens » en est un exemple.

Mais les entretiens de Combloux ont été arrêtés depuis la crise sanitaire. Jean-Marc Jancovici influence à travers « Le Monde sans fin », une bande dessinée consacrée au climat et à l’énergie et dans ses cours filmés diffusés sur Youtube.

Malgré les lobbyings, les problèmes environnementaux ne mobilisent pas assez la jeunesse. Pour le site Internet de L’ADN, Peggy Baron révèle les résultats d’une étude effectuée par Opsio et Back Market pour analyser la perception des jeunes sur leur impact environnemental et leur compréhension des enjeux écologiques de la tech. Résultat : 47 % des jeunes interrogés pensent que l’existence du réchauffement climatique n’a pas été démontrée scientifiquement.

Une partie des jeunes disent, en effet, ne pas être intéressés par les questions environnementales. Parmi eux, 62 % le justifient par des sentiments d’impuissance et de défaitisme. Pour ceux qui se déclarent préoccupés, beaucoup précisent ressentir un sentiment d’inquiétude, voire d’angoisse, face aux répercussions écologiques. Selon une autre étude réalisée dans une dizaine de pays (dont la France), 45 % des jeunes connaissent une éco-anxiété.

Malgré le sentiment d’impuissance, 73 % des sondés indiquent se préoccuper de leur impact et sont concernés par les problèmes environnementaux. 67 % estiment pouvoir jouer un rôle dans la protection de l’environnement. L’enquête a aussi montré que de nombreux jeunes expriment un grand intérêt à l’économie circulaire.

Autre révélation de l’étude : 1/4 des étudiants interrogés ne connaissent pas le concept d’« empreinte carbone », et près de la moitié d’entre eux déclarent ne pas être assez informés sur leur impact environnemental. Ces chiffres ont été confirmés par une étude de 2021 effectuée par le Collège de France sur le rapport des jeunes français à la science et au réchauffement climatique. 55% des sondés déclaraient alors ne pas connaître la signification de l’expression « empreinte écologique ». Ainsi, 47 % des jeunes questionnés remarquent que la réalité du réchauffement climatique n’a pas été démontrée scientifiquement.

L’information sanitaire et les réseaux sociaux

L’information peut être une arme entre les Etats. Sur le portail de l’Intelligence économique, Ines Sarter, risk manager en sûreté internationale, constate que la pandémie de la Covid-19 a entraîné une crise de l’information. Les acteurs du renseignement en santé publique sont confrontés aux plusieurs représentations de l’information sanitaire dans le monde présentes dans les enjeux de rivalités de pouvoir.

L’information sanitaire est le pilier de la santé publique. Face aux maladies infectieuses émergentes, les autorités sanitaires doivent obtenir des informations rigoureuses. Depuis le début de la pandémie, l’information sanitaire a été vulnérable. Sa falsification, sa manipulation ou sa fausseté influencent directement les mesures prises afin de limiter la diffusion du virus.

Le débat autour de la fiabilité des informations fournies par de nombreux pays a été posé au début de la crise sanitaire, notamment face aux « diplomaties du mensonge des régimes autocratiques ». 115 pays n’ont signalé, en effet aucun cas. 21 pays n’ont signalé qu’un seul cas et les 5 pays qui avaient signalé leurs premiers cas n’ont pas effectué de nouveau signalement au cours des mois suivants. Outre la mise en évidence du manque de coopération au commencement de l’épidémie, ces chiffres montrent une forte rétention des informations tout au long de la gestion de la crise. Par exemple, la Chine a adopté une communication évasive.

En outre, un désintérêt politique vis-à-vis de la santé tend à fragiliser l’information sanitaire ou à la minimiser. Cela pourrait expliquer pourquoi les gouvernements occidentaux n’ont agi que tardivement aux avertissements des médecins et épidémiologistes. La crise de la Covid-19 a montré la fragilité de l’information sanitaire ainsi que sa place dans les évaluations des risques, qui demeure soumise aux logiques traditionnelles des puissances.

Néanmoins, l’information sanitaire est devenue un outil d’opérations d’influence. Dans le contexte de la rivalité sino-américaine, la pandémie a fait entrer la Chine et les États-Unis dans une nouvelle forme de « guerre froide de l’information ». La désinformation a permis, par exemple, aux gouvernements chinois et américain de renforcer leur influence sur leurs populations et d’unir leur nation, en dénigrant l’adversaire.

Dans cette guerre de l’influence, les ambassades, les réseaux sociaux, les médias et les services de renseignement, interviennent pour propager la désinformation afin de déstabiliser les sociétés, contrôler les opinions publiques et délégitimer les gouvernements.

De plus, la pandémie a montré que la santé est devenue un paramètre de pouvoir, d’influence. L’information sanitaire y joue une valeur économique importante, comme par exemple, dans la gestion des vaccins anti-Covid-19.

Par ailleurs, la non-suspension des brevets en période de crise internationale souligne que les jeux de pouvoir et les intérêts économiques dominent la coopération internationale. La compétition pour la création des vaccins anti-Covid-19 montre comment la santé est conditionnée par les stratégies économiques et financières des États, des lobbies et des entreprises.

Ainsi, considérée par certains États comme un indicateur d’hégémonie, l’information sanitaire a accéléré les processus stratégiques en cours, telle que la rivalité sino-américaine. Les stratégies de désinformation, de rétention ou de déni de l’information ont cadencé les rivalités globales sur la scène internationale. La responsabilité de la gestion sanitaire par les autorités publiques s’est manifestée par une ambivalence entre la volonté d’assurer la sécurité nationale et celle de renforcer son influence internationale.

Les réseaux sociaux occupent une part de plus en plus importante dans la communication. Sur le site Internet du Blog du Modérateur, Fabian Ropars, journaliste, révèle le baromètre de Meltwater sur les médias sociaux. Cette édition 2023 s’appuie sur les réponses de plus de 1 700 professionnels de la communication et du marketing issu du monde entier.

Les grandes plateformes continuer à dominer : Facebook (89 %), LinkedIn (87 %) Instagram (84 %), YouTube (67 %), Twitter (66 %) et TikTok (30 %). En France, LinkedIn occupe le haut de podium (91,2 %), suivi par Facebook (84 %), Instagram (83,2 %) et YouTube (64 %).

En 2023, la vidéo se trouve au cœur des usages. 46,98 % des répondants ont expliqué vouloir utiliser TikTok. Cette plateforme connait donc le plus de croissance.

En outre, le but principal des stratégies Social media est d’accroître la notoriété de la marque (81 %), puis l’augmentation de l’engagement envers la marque (60 %). L’acquisition de nouveaux clients est également une motivation pour 49 % des répondants, et l’augmentation du trafic web par 22 % d’entre eux.

Concernant les KPI, l’indicateur le plus utilisé pour mesurer les performances est l’engagement (80 %), le nombre de followers (65 %) et le trafic généré sur le site web (59 %). Le ROI est encore peu mesuré : 17 % seulement des répondants ont dit suivre les revenus générés.

Par ailleurs, le contexte actuel (pandémie, incertitude économique…) a augmenté l’importance des réseaux sociaux. Selon 52 % des professionnels interrogés, les médias sociaux occupent une place plus importante pour leur organisation. En France, pour 59 % des répondants, les réseaux sociaux représentent un canal de communication clé pour s’adresser à ses clients ou ses prospects.

Enfin, selon 7 % des personnes questionnées, la gestion des réseaux sociaux est totalement interne, elle est, en revanche, totalement externalisée pour 2,5 % des répondants. De plus, la production de contenu, de vidéo et les « social ads » sont les tâches les plus externalisées.