REVUE DE WEB AOUT
Journal télévisé, le dircom, la communication institutionnelle de la Nasa et l’évènementiel : voici les mots clés de cette revue de web de fin d’été.
Le JT au dircom
Le JT fait encore recette dans les médias. Pauline Porro a eu un entretien avec Gilles Bouleau, présentateur du journal télévisé de 20 h à TF1 pour le site Internet d’InaGlobal. Celui-ci a choisi le métier de journaliste car il était curieux et avait envie de voyager. Son orientation est due au hasard et à l’obtention de la bourse Jean d’Arcy. De 7 heures à 9 heures moins le quart, Gilles Bouleau lit dans le même ordre, le site de la BBC, Le Point, Libération, Le Figaro, etc… tout en écoutant la radio.
À 9 heures 15 environ, le présentateur arrive à TF1 pour la « pré conférence », une conférence informelle très importante. Tous les chefs de service y sont présents pour décider les sujets qui pourraient être réalisés. Puis à 10 h 45, lors d’une autre conférence, sont décidés tous les sujets qui seront diffusés le soir. Ils doivent tenir impérativement dans un cadre très précis : 33 minutes et 20 secondes. Cette première grande contrainte du JT est non négociable et dure à gérer.
Vers 11 heures 30, les sujets prêts depuis la veille ou plus longtemps sont visionnés. Ils sont améliorés si nécessaire. Ils correspondent aux sujets de la dernière partie du journal, après 20 heures 20. Puis, est commencée la construction du journal. Ensuite, Gilles Bouleau rédige les lancements « tièdes » et « froids » qui, a priori, ne seront pas modifiés.
Une deuxième conférence est organisée dans l’après-midi. Elle se termine à 16 heures 45 et les titres sont rédigées. 5 sujets résumant l’esprit du journal et son éclectisme, sont sélectionnés. Ensuite, à partir de 17 h, le présentateur rédige ses lancements. Après le maquillage, il modifie une dernière fois ses textes et à 19 h 45, il répète les titres.
Concernant la hiérarchie des sujets au sein du JT, les derniers décisionnaires sont la rédactrice en chef, Lucie Soboul, le rédacteur en chef adjoint, Olivier Lorthios et Gilles Bouleau. Ils décident de l’enchainement des sujets lors d’une réunion à huis-clos après la seconde conférence de rédaction en présence du responsable d’édition. L’audience du JT est, entre autres, liée aux saisons. Elle varie entre 5,5 millions et 7 millions de téléspectateurs. Enfin, le journal de 20 heures de TF1 s’adresse plus à un public représentatif de la France actuelle, à des téléspectateurs qui adorent l’actualité et à d’autres dont la seule source d’informations est le JT.
Les communicants viennent d’horizons divers. Durant l’été, Camille Marchais, journaliste, a interviewé des dircoms pour le site Internet des Echos. Diplômée de HEC, de Sciences Po Paris et de l’Ena, Emmanuelle Wargon est aujourd’hui senior VP – directrice générale affaires publiques, communication et intégration RSE après avoir fait l’essentiel de sa carrière dans la sphère publique. Comme tous les autres acteurs, sa communication est de plus en plus multicanale, avec des contenus de plus en plus adaptés afin d’attirer l’attention, faire de la pédagogie et engager tous les destinataires des messages. Comme Danone est présent dans plus de 120 pays, l’auditoire est composé de différents publics (consommateurs, collaborateurs, clients, partenaires, investisseurs…), qui ont des langues différentes, des spécificités culturelles fortes et des exigences très variées.
Selon elle, pour sortir du lot, les messages doivent être plus courts, percutants avec des contenus très visuels et variés dans la forme. Afin de retenir l’attention, la sincérité, l’authenticité et l’humilité font la différence. La communication doit faire preuve de pédagogie, de transparence, avec une qualité d’information irréprochable, afin de faire connaître et expliquer la mission et la vision de Danone, en les illustrant par des preuves concrètes, des exemples tangibles communicables au plus grand nombre.
Le directeur de la communication a une mission variée : en plus de construire la réputation de l’entreprise, il doit convaincre, partager, expliquer, motiver, embarquer… Une des missions prioritaires du dircom : contribuer à donner du sens et créer de la fierté.
Le dircom collabore, en effet, avec toutes les fonctions dans l’entreprise et doit animer un large réseau de communicants à l’international. Il doit être donc agile, précis et supporter le rythme. L’important pour être un bon dircom est d’avoir de l’audace, de la curiosité, de la rigueur, d’être passionné et de savoir choisir ses combats ! Il faut également savoir bien s’entourer en constituant des équipes pluridisciplinaires qui mêlent à la fois des profils généralistes et des experts techniques.
La Nasa et l’évènement
La communication est également vitale pour certaines institutions. Sur le site Internet de France Culture, Pierre Ropert, chargé d’édition multimédia, retrace la stratégie de la Nasa adoptée depuis plusieurs décennies. Il cite Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la Recherche Stratégique et spécialiste de la politique spatiale américaine : « la Nasa a d’autant plus d’activités sur lesquelles elle communique qu’elle n’est pas rassurée sur son avenir à long terme, sur ce qu’elle est, sur sa fragilité institutionnelle ». A chaque événement, un storytelling est élaboré. Ainsi, la Nasa a réussi à inscrire l’exploration spatiale dans la psyché américaine.
Dès ses origines, la Nasa fait partie de l’imaginaire collectif, en premier lieu, en représentant un modèle de société, mais surtout en entrant dans tous les facettes de la culture. Elle a adapté ses propres succès à l’écran, avec Apollo 13 et L’Etoffe des héros. Elle a été consultante pour les nombreux films sur l’espace, comme 2001, l’odyssée de l’espace et Seul sur Mars.
L’image occupe, en effet, une place importante dans la stratégie de l’agence spatiale. Dès la guerre froide, elle a accordé une attention particulière à montrer ses résultats, et chaque mission importante était dotée de caméras. Les images en couleur retraitées des premières sondes Viking sur Mars, en 1976, en sont un exemple.
Enfin, depuis les années 2000, avec les réseaux sociaux la Nasa met en scène ces nouveaux héros de l’exploration spatiale comme Bobak Ferdowski, l’original directeur de vol de la mission Curiosity en 2012, avec sa coupe de cheveux en iroquois parsemée d’étoiles.
Les évènements font partie de la boite à outils du communicant. Pour le site Internet des Echos, la journaliste, Camille Marchais conseille pour réussir l’anniversaire des entreprises : impliquer le client, faire la fête, communiquer, innover et surprendre, prolonger la date. Elle a remarqué certains évènements autour des anniversaires de certaines entreprises, cette année.
Pour ses 50 ans cette année, Kinder a placé le consommateur au cœur de sa stratégie marketing en lui offrant l’activité de son choix. Lorsqu’un client achète un produit étiqueté d’un code spécial, il peut consulter le site dédié afin de réaliser un des soixante souhaits proposés. Un moyen pour l’entreprise de se montrer encore plus proche de sa cible familiale. En proposant un choix d’activités variées, la marque cherche la personnalisation afin de « gagner en modernité et en proximité ». De plus, Kinder a diffusé une invitation à participer à ses festivités, prévues pour le mois d’octobre, aux deux millions de fans de sa page Facebook.
Quant à la marque Dacia, elle célèbre ses 50 ans cette année. Une célébration publique en Roumanie avec un grand pique-nique à Bucarest est prévue avec des animations, des jeux, du sport et des concerts. Tous les modèles historiques défileront dans la ville.
Parler de son anniversaire est aussi important. Kinder a opté sur le packaging, premier contact avec le consommateur et la publicité télé. Le digital devient aussi un troisième canal de communication. La fête sera également diffusée en live sur les réseaux sociaux.
Innover et surprendre : autres recettes pour réussir son anniversaire. Concernant la fête à Rouen, les clients invités décideront du contenu du spectacle, de la musique, des jeux, de la décoration et du gâteau.
Plus l’anniversaire est fêté longuement, plus il marquera l’esprit du consommateur. Le groupe Ferrero a lancé son opération en avril dernier et la date de clôture est prévue pour le mois d’octobre. Quant à Renault, il effectue différentes opérations depuis le début de l’année pour célébrer ses 120 ans. En février, l’entreprise intervenait au Retromobile Classic Car Show avec le thème « 120 ans de vie facile ». Les voitures représentaient les innovations et la manière dont la marque agissait au quotidien pour ses clients. L’entreprise sera également présente au Salon de l’Automobile de Paris en octobre. Enfin, elle finira l’année avec un dernier évènement.