REVUE DE WEB DECEMBRE

REVUE DE WEB DECEMBRE

La presse en ligne, la démarche scientifique, le community management et les personnalités françaises sur LinkedIn : voici les thèmes de cette revue de web de cette fin d’année.

La presse en ligne et la démarche scientifique

Dans la revue des médias sur le site Internet de l’INA, Juliette Labracherie, journaliste à La Revue des médias, remarque que face à la baisse importante des recettes publicitaires et de leur dépendance à Google et Facebook, les journaux optent de plus de plus pour la formule de l’abonnement. Dans cet environnement concurrentiel, conserver les existants est une solution plus économique qu’en convaincre de nouveaux.
Ainsi, Libération proposait en juin dernier : un abonnement à vie à sa version numérique permettant de prouver au public qu’après plusieurs périodes de difficultés économiques, le « futur du journal » et les lecteurs continuant à exister encore. Depuis l’année dernière, le quotidien enrichit son offre avec enthousiasme. Mi-octobre, sur son site internet, la rédactrice en chef de la rubrique Idées Cécile Daumas, invitait à découvrir un « univers visuel et sonore » : l’application Bulb, une revue numérique conçue avec la même ergonomie qu’une plateforme de streaming, proposant une « nouvelle expérience de lecture ». Surtout, cette « bulle de lecture immersive » est réservée aux abonnés.
Avec des applications, des newsletters, des podcasts et des fonctionnalités plus discrètes, la presse en ligne souhaite privilégier ses abonnés. Début janvier 2019, le rapport annuel du Reuters Institute sur les pratiques numériques des médias indiquait que sur 130 médias internationaux interrogés, 52 % souhaitent faire de l’abonnement numérique leur principale source de chiffre d’affaires en 2019. En France, Le Monde a visé le million d’abonnés numériques à l’horizon 2025, alors qu’il en enregistre aujourd’hui plus de 200 000.

L’abonnement est un moyen de moins dépendre des annonceurs à l’heure où Facebook et Google détient 61 % des revenus publicitaires en ligne. Entre une stratégie axée sur la conquête des abonnés et une autre basée sur la fidélisation, les médias préfèrent souvent la seconde, car celle-ci est moins coûteuse.

La valorisation des offres déjà existantes se traduit notamment par la forme des articles et la plateforme proposée aux lecteurs.
Depuis plusieurs années, les sites de presse se différencient par l’apparence de leur version « non abonnés » et de leur version « abonnés » (absence de publicité, mode zen,…). Certains médias en ligne comme Nextinpact, Mediapart ou sur le même modèle Libération, se distinguent en promettant à leurs abonnés l’abandon des trackers publicitaires.

La valeur ajoutée proposée aux abonnés repose aussi sur l’exclusivité des contenus. Le podcast, plus incarné qu’un contenu classique, s’est ainsi révélé un bon moyen de renforcer le lien avec son lectorat. Alors qu’en France, ce format se développe dans les grands médias, aux États-Unis, les offres de podcast se renforcent. Ainsi,en octobre dernier, le Financial Times a mis en ligne The Rachman Review, exclusivement réservé à ses abonnés.

Afin de renforcer l’engagement, les rédactions redéveloppent aussi des formats plus traditionnels, tel que celui de la newsletter, perçue comme un moyen efficace de fidélisation.

Pour les rédactions, ce format constitue aussi une continuité personnalisée de leur ligne éditoriale. Fin janvier, le quotidien du soir lançait « Le Monde de l’éducation », réunissant aujourd’hui près de 10 000 abonnés au journal. Le titre déclare 1,7 million d’inscrits à ses 15 newsletters gratuites ou réservées aux abonnés.L’une des plus populaires à destination des abonnés, Le Brief — elle existe depuis le lancement de la première offre d’abonnement numérique du Monde en 2002 et enregistre quelque 66 000 inscrits.

A ces dispositifs « premium », s’ajoutent des services plus traditionnels, comme l’événementiel, les voyages ou les sorties culturelles (concerts, spectacles,…) proposés par exemple par Le Monde (« Le Monde événements abonnés ») ou Le Figaro (« Le Figaro Privilèges). L’acquisition d’abonnés fait également l’objet de tests. LeFigaro.fr met en place ainsi un « paywall dynamique » capable de filtrer les contenus de manière différente en fonction du comportement du lecteur, adaptant le message marketing au profil de l’utilisateur. Quant au Monde, il financerait aussi un projet de segmentation des tarifs de ses abonnements en ligne.

À travers ces offres larges et personnalisées, au prix ajustable, la presse en ligne cherche ainsi à se démarquer d’une concurrence renforcée au fil des années.

Du community management aux influenceurs sur LinkedIn

Alexandra Patard dévoile les résultats 2019 de l’enquête du Blog du Modérateur sur les community managers en France. Si la mission principale du community manager reste l’animation des communautés sur les réseaux sociaux, leur titre de poste peut varier en fonction de leur employeur.69% des répondants à cette enquête sont des femmes (66% en 2018). La grande majorité des community managers ont entre 21 et 30 ans. Si l’Île-de-France reste le bassin d’emploi de la profession (34%), des départements et des villes attirent aussi ces professionnels :le Rhône (Lyon), le Nord (Lille), la Gironde (Bordeaux), la Haute-Garonne (Toulouse) et la Loire-Atlantique (Nantes). Le community management est considéré plus sérieusement par les entreprises ces dernières années. Une hausse des postes stables est constatée.Les community managers pratiquent leur métier dans trois types de structures : chez l’annonceur (53%), en agence de communication (20%) et dans des institutions publiques (18%). Facebook demeure le réseau social le plus utilisé par les community managers cette année. Néanmoins, l’enquête confirme la progression d’Instagram et LinkedIn devance Twitter, qui est suivi de près par YouTube.

LinkedIn dresse pour la quatrième année consécutive son classement des 10 plus gros influenceurs et des 25 membres les plus remarqués sur LinkedIn en France. Valerie Landrieu, journaliste aux Echos, révèle qu’en France, sept chefs d’entreprise sont présents dans le palmarès. Ce classement est basé sur leur activité au cours de l’année écoulée : articles, partages, commentaires et vidéos.
En France, Michel-Edouard Leclerc, président du groupement E.Leclerc, garde la première place du classement, dépassant le président de la République, Emmanuel Macron. Quant à Pauline Laigneau, présidente fondatrice de Gemmyo, un site de vente en ligne de joaillerie, elle entre dans le palmarès à la quatrième place.
Ensuite, le directeur général du groupe Société Générale, Frédéric Oudéa, arrive ainsi en sixième place et il est immédiatement suivi par Nathalie Balla, présidente de La Redoute et de Relais Colis, puis de Frédéric
Mazzella, président fondateur de BlaBlaCar. Dominique Schelcher,
président de Système U, figure également au palmarès. Le dirigeant est, en outre, très présent sur Twitter depuis 2011. Enfin, Isabelle Kocher, directrice générale d’Engie,figure dans le haut du palmares.
Parmi les vingt-cinq membres, qui déclenchent le plus de discussions,
se trouvent également plusieurs personnalités du monde économique, démontrant notamment la vigueur du débat sur les enjeux climatiques et la transformation des modèles. Justine Hutteau, fondatrice de Respire, et Jean-Marc Jancovici, associé fondateur du cabinet de conseil Carbone 4 et président du think tank The Shift Project sont ainsi présents, de même que Gaël Chatelain-Berry, fondateur de Feel Good Management Consulting. Enfin, Octave Klaba, président OVHcloud et Isaac Getz, enseignant à l’ESCP Business School et auteur de plusieurs ouvrages sur le leadership, sont des personnalités influentes sur LinkedIn.
Bonne année !