REVUE DE WEB AOUT

REVUE DE WEB AOUT

L’identité numérique, se détacher du regard d’autrui et des conseils de lecture : voici ce cocktail estival de cette revue de web d’août !

Bertrand Piccard à Nicolas Hulot

Une identité numérique peut être délicate à maîtriser. Pour le site Internet de Courrier Cadres, Robin Von Känel, co-fondateur de Ricochets.ch agence de communication humaine basée en Suisse a analysé le personal branding de personnalités : Bertrand Piccard, président de Solar Impulse et Nicolas Hulot. 

Avec une page Wikipédia, un site Web personnel et un profil LinkedIn, Bertrand Piccard maîtrise sa réputation en ligne car les médias privés sont toujours les premiers à apparaître. Si la deuxième source d’information à son sujet provient d’autres canaux, ses nombreuses activités lui ont permis une couverture médiatique mondiale.

Son profil riche sur Linkedin a été peaufiné pour maximiser l’impact sur le visiteur. Son fil rouge est très clair. Sa photo de profil avec son sourire plein de confiance. montre son espoir dans un futur à l’énergie renouvelable. Si la photo de couverture est celle de Solar Impulse, elle est mal cadrée. Son texte de résumé court essentiellement basé sur sa mission personnelle révèle le caractère aventurier et innovateur de Bertrand Piccard. Avec plus de 120 000 abonnés, Bertrand Piccard figure parmi les 10 plus grands influenceurs LinkedIn. Avec un taux d’engagement de sa communauté qui varie entre 2 % et 4 %, il dépasse le score standard de 1%.

Bertrand Piccard utilise également très fortement Twitter en publiant plusieurs tweets par jour. Il enregistre une communauté de près de 55 000 followers.

La segmentation de sa communication lui permet de diversifier son audience, augmentant ainsi la taille totale de sa communauté.

Le stratège en marque personnelle a aussi analysé l’identité numérique d’une autre figure de l’environnement : Nicolas Hulot. En tête de recherche sur Google, la page Wikipédia permet au lecteur d’avoir une information synthétique sur ses diverses activités : journaliste, animateur et producteur de télévision, écrivain, homme d’affaires et homme politique français. Une photo de profil humaine sur Twitter, montre sa facette d’aventurier, et une bannière en accord avec sa volonté de défendre la cause écologiste vers ses 334 000 abonnés.

Si son fil Twitter est irrégulier (une moyenne de 100 tweets par an), Nicolas Hulot maitrise des hashtags et utilise des citations d’autres utilisateurs, entraînant ainsi une interaction avec d’autres communautés.

Quant à sa page publique sur Facebook (plus de 210 000 followers), elle offre un contenu identique que sur Twitter, mais dans un rythme bien plus inconstant encore.

Si Nicolas Hulot ne dispose pas de site web personnel, celui de sa fondation diffuse un message fort, celui d’un engagement déterminé et historique. Néanmoins, Nicolas Hulot a un compte Instagram via le compte de sa fondation avec 18 000 abonnés et une bonne cadence de publications (entre 3 jours et une semaine entre deux photos). Enfin, l’hashtag #NicolasHulot est utilisé 5 247 fois, ce qui révèle un risque de réputation numérique non-maîtrisée.

Histoires de regard

Mais il ne faut pas accorder trop d’attention aux opinions d’autrui. Selon Michael Gervais, psychologue spécialiste des hautes performances, pour révéler son potentiel, il faut combattre la peur du jugement d’autrui. Michael Gervais donne quelques recettes sur le site Internet de Harvard Business Review France afin de renforcer sa conscience de soi.

Cette peur du regard d’autrui, qu’il nomme FOPO (« Fear Of People’s Opinion ») a pris dans le monde actuel la dimension d’une obsession irrationnelle et improductive dont les effets négatifs se manifestent bien au-delà des performances. Si on souffre de la FOPO, des manières de réduire l’intensité des réactions au stress. Une fois d’en avoir pris conscience, il faut axer ses pensées à des propos qui confortent sa confiance en soi : être un bon orateur, être bien préparé, se reposer sur ses aptitudes, être persuadé de prononcer des paroles très intéressantes, être parfaitement prêt pour cette promotion. Avec ces affirmations, il est possible de se concentrer sur ses compétences et ses aptitudes. Il faut également respirer intensément. Cela informera son cerveau qu’il n’est pas confronté à un danger immédiat.

Mais pour en terminer vraiment avec la FOPO, il est conseillé de cultiver la conscience de soi en renforçant et en approfondissant la connaissance de soi. On peut débuter cette démarche en élaborant une devise personnelle : un mot ou une phrase qui exprime ses convictions et ses valeurs fondamentales. Pour définir cette devise, il est nécessaire de se poser les questions suivantes :

– Quand je suis à mon meilleur niveau, quelles croyances sous-tendent mes pensées et mes actes ?

– Quelles personnes affichent des traits et des qualités en phase avec les miens ?

– Quelles sont ces qualités ?

– Quels sont les citations et mes mots préférés ?

Une fois répondu, il faut entourer les mots qui vous parlent et rayez les autres. Après avoir réfléchi aux premiers, il est recommandé de formuler une phrase qui exprime exactement qui vous êtes et la façon dont vous voulez vivre votre vie. Montrez votre brouillon à votre partenaire, demandez-lui son avis et affinez votre devise.

Une fois la devise trouvée, il faut s’engager à vivre selon ses principes en commençant par sa vie privée et tester-la ensuite au travail. Le feedback sincère de son entourage est un point important du succès. La liste de ces personnes doit tenir sur une fiche de cinq centimètres sur cinq et doivent avoir une bonne idée de votre personnalité et de vos souhaits d’évolution.

Durant cette période estivale, nous avons plus de temps pour prendre du recul en lisant des ouvrages. Le blog de Méta-Media propose une deuxième liste de recommandations en août : « Médias & Sociétés » de Francis Balle, « Propagande : la manipulation de masse dans le monde contemporain » de David Colon, « Factfulness » de Hans Rossling, Ola Rosling et Anna Rosling Rönnlund, « Zucked: waking up to the Facebook Catastrophe » de Roger McNamee, « Digital Minimalism: choosing a focused life in a noisy world » de Cal Newport, « Ruined by design: how designers destroyed the world, and what we can do to fix it » de Mike Monteiro, « La transformation numérique et les patrons : les dirigeants à la manœuvre » de Christophe Deshayes, « Les métiers du futur » d’ Isabelle Rouhan et de Clara Doina Schmelck, « Team Human » de Douglas Rushkoff et « The Creativity Code » de Marcus du Sautoy. A vos lectures !