REVUE DE WEB FEVRIER

REVUE DE WEB FEVRIER

L’innovation éditoriale, la pratique d’Internet et des réseaux sociaux, l’usage de Twitter par les directeurs de communication et le rôle de la communication dans la mise en place de l’agilité dans une organisation : voici les sujets de cette revue de web de février.

Innovation éditoriale à la pratique

Pour attirer un public désintéressé par l’information, il faut innover. Des 4ème Rencontres francophones de la vidéo mobile organisées en février dernier, Laure Delmoly du MediaLab de France Télévisions en tire des enseignements qu’elle diffuse sur le site Internet de Meta Média. Tout d’abord, un programme natif vidéo innovant doit respecter le ton et les codes d’écriture du réseau social pour lequel il est produit, tout en sortant de l’ordinaire. 7 consultations sur 10 d’un site d’information s’effectuent via un smartphone. Il faut donc concevoir des contenus pour le mobile ou les réseaux sociaux. Cela nécessite l’apparition de nouveaux métiers tels que “mobile editor” ou “community manager”. Le smartphone est désormais utilisé par les journalistes comme un réel outil de production et d’édition de vidéo.

Selon Nicolas Becquet, responsable du développement & de la transformation numérique à L’Echo, pour rendre l’innovation possible, il est nécessaire de lui consacrer du temps, impliquer toutes les générations, apprendre par l’expérimentation projet, se fixer des indicateurs de performance, avoir une bonne qualité de la gestion de projet et le soutien de la hiérarchie et le journaliste doit accorder un tiers de temps en plus à un format nouveau.  

Troisième point : intégrer l’innovation dans la chaîne de production éditoriale. Ainsi, France info a créé l’atelier module. Cette cellule d’innovation dirigée par Julien Pain a comme objectif de raconter l’information autrement. Par ailleurs, les plateformes sociales sont employées pour amplifier la notoriété de marque et de servir de tremplin vers d’autres produits éditoriaux rentables. De plus, il est conseillé d’écrire avec les codes de la plateforme choisie.  Quant à Charles-Henry Groult, responsable cellule vidéo au Monde, il produit des enquêtes visuelles à partir d’images récupérées sur les réseaux sociaux.  Chaque vidéo, scriptée et storyboardée, dure environ 15 minutes avec 10 minutes de contextualisation. Elle permet de trouver de nouveaux publics car l’âge de 60% de l’audience vidéo YouTube du Monde est entre 18 et 35 ans. En outre, la chaîne YouTube “Tout le monde s’en fout” de Marc de Boni utilise la comédie pour informer une communauté complètement rétive aux manières traditionnelles de traitement de l’information. Chaque épisode requiert deux semaines de travail de recherche et un budget de production. Enfin, le concept du format FAQ d’Arte repose sur une question de société posée chaque semaine et une identité graphique forte. A partir d’un déclic d’une personne dans sa vie, une histoire est racontée. Les formats FAQ, cela correspond à 1 min 20 de visionnage sur 5 minutes et 600 000 vues par épisode. Ce programme n’est mis en ligne que sur la plateforme Snap et sur Instagram quand cela est pertinent.

Créer de nouvelles formes d’engagement avec le public est aussi une solution.  La newsletter éditorialisée peut ainsi être une alternative. Elle devient, en effet, la nouvelle page d’accueil des sites. Les recettes : apporter un service au lecteur, incarner un propos ou être audacieux. Sa fonction peut également être de présenter les meilleurs articles en ligne comme la newsletter de Quartz. En outre, Nicolas Becquet, responsable innovation à l’Echo a créé le format où les dialogues sont fictifs mais les informations diffusées sont réelles. Afin de présenter une étude scientifique sur la souffrance au travail et le burn out, il fait appel à la scénarisation BD : l’histoire d’Olivier, un quadra qui frôle le burn-out. Cela a nécessité 7 jours de développement, 330 000 pages vues sur l’ensemble du dossier et 8 200 questionnaires scientifiques complétés sur le burn out. Le sondage sur le burn-out pour le site Internet de l’Echo a obtenu plus du double des réponses que celles qu’avaient collecté les chercheurs eux-mêmes. Enfin, le média belge francophone Médor a créé le Médor Tour. Son objectif : organiser des apéritifs participatifs dans des bars et des cafés.

En France, l’utilisation de l’internet continue à croître. Pour le Blog du Modérateur, la journaliste Alexandra Patard a présenté les 10 chiffres d’Internet en France en 2019. 89% de la population française connectée à Internet en France, 39 millions d’internautes qui utilisent les réseaux sociaux, 47 millions de mobinautes sont des chiffres clés présentés dans l’étude publiée par Hootsuite et We Are Social sur l’usage du web et des réseaux sociaux en France en 2020. Sur 65,2 millions d’habitants, la France a 58,03 millions d’internautes, soit un taux de pénétration de 89%. 126 000 Français ont eu accès à Internet entre janvier 2018 et janvier 2019. Par ailleurs, 39 millions de Français interviennent sur les réseaux sociaux : le taux de pénétration est de 60%, en hausse de +5,6% depuis avril 2019. 82% des Français se connectent à Internet depuis un mobile, ce qui représente 47,29 millions d’individus.

En outre, l’usage d’Internet domine avec plus de 5h passées en moyenne chaque jour à surfer. Il dépasse l’emploi de la télévision (dont broadcast, streaming et vidéo à la demande, 3h19), et les réseaux sociaux (1h42).  

Comme en 2019, YouTube, Facebook et l’application de messagerie Messenger représentent les 3 plateformes sociales les plus utilisées par les internautes français. Instagram et WhatsApp suivent et Snapchat et Twitter se talonnent.  Enfin, Facebook et Snapchat sont les deux applications présentant plus de 20 millions d’utilisateurs par mois en France en 2020. Concernant les applications mobiles les plus utilisées, l’utilisation de WhatsApp dépasse Facebook, Messenger et Instagram.

La communication et l’agilité

Ces réseaux sociaux figurent aussi dans la boite à outils du directeur de communication. Audrey Picard, chargée d’études chez Cision Insights, commente la récente étude réalisée par Cision auprès de 380 directeurs de la communication pour le site Internet de CultureRP. 86% des directeurs de communication pratiquent la transformation digitale au quotidien. 55% d’entre eux utilisent bien les réseaux sociaux plus intensément aujourd’hui. Leur implication personnelle permet de soutenir la stratégie de communication de l’entreprise mais les dircoms ne se sont pas encore des community manager avertis. Parmi les entreprises du CAC40, moins des 2/3 des directeurs de communication disposent d’un compte Twitter et ils ne sont pas actifs. Néanmoins, certains Dircoms sont suivis par plus de 15 000 followers. Marie-Christine Lanne, directrice de la Communication de Generali, avec une moyenne de plus de 7 tweets par jour, a ainsi réussi à obtenir 20 719 followers ! Selon Marie-Christine Lanne, la régularité des publications et une ligne éditoriale rendent attractif un compte Twitter. De plus, la directrice de communication associe des messages « corporate » et « post » plus subjectif, en fonction de ses centres d’intérêts ou ses réflexions plus personnelles. Mais certains dircoms comme Frédéric Fougerat, directeur de la communication et du marketing de Foncia ou Patrice Bégay, directeur de la communication de Bpifrance, publient que sur des sujets en lien avec leur expertise ou leur entreprise.

Dans la quête d’un système d’information qui évolue constamment pour répondre aux changements des entreprises, les méthodes agiles sont de plus en plus appliquées dans des projets multi-équipes. Akim Berkani, doctorant à l’université Paris-Dauphine et Sébastien Tran, directeur de l’École de Management Léonard de Vinci présentent des travaux de recherche sur ce sujet de management pour le site Internet The conversation. Ces travaux ont permis d’identifier un certain nombre de pratiques clés afin d’optimiser ainsi les chances de succès dans la mise en place de l’agilité à l’échelle au sein d’une organisation. Parmi les leviers, figure la communication.

Une attention doit être portée à la communication véhiculée par les directeurs des systèmes d’information et les directeurs des différents pôles métiers : une communication homogène provenant des responsables hiérarchiques et le rôle des acteurs opérationnels dans les projets afin de diffuser les bonnes pratiques dans le quotidien des équipes. Les objectifs liés à la mise en œuvre de cette agilité entre les différents sponsors d’une organisation doivent d’abord être clairs. Puis des événements internes permet d’officialiser la démarche et de faciliter les partages entre les différentes équipes. Les « Agile day » lancés par Engie en est un exemple. La réunion de praticiens internes de l’agilité permet de mettre en avant les projets à succès tout en diffusant les messages clés autour des nouvelles pratiques de travail. Continuer ce genre d’initiatives avec des communautés « virtuelles » rend possible une diffusion des messages de façon virale.