REVUE DE WEB MAI

REVUE DE WEB MAI

L’enseignement supérieur, le directeur de communication, la rumeur et le cynisme en entreprise sont les mots-clés de cette revue de web.

Du dircom à l’enseignement

Dans l’article « Communication : le dircom doit lâcher prise » du site Internet d’Influencia, la journaliste, Florence Berthier, présente l’étude réalisée par Proches Influence & Marque auprès de 30 directeurs de communication d’entreprises et d’institutions localisées à Paris. Beaucoup de ces communicants vivent la transformation numérique comme « une réelle difficulté ». Si le digital et les réseaux sociaux les fascinent, ils se trouvent confrontés à plusieurs problématiques techniques et humaines. Les sociétés de la nouvelle économie ayant une forte culture digitale et les directions générales nouvelle génération sont plus conscientes des problématiques de réputation et d’image de marque soulevées par les réseaux sociaux. Les communicants de ces sociétés peuvent adopter des stratégies audacieuses grâce à des moyens plus importants. En revanche, les communicants dans les autres entreprises se limitent à un premier niveau d’engagement (like, commentaire…).

Néanmoins, les directeurs de communication reconnaissent les mutations majeures qui traversent désormais leur métier. Face à l’infobésité, ils sont conscients de faire émerger la marque à travers des contenus différenciants et pertinents. De plus, la multiplication des sources d’information et l’accélération du temps, imposent une gestion instantanée de ce flux continu. Mais si ce stratège joue à tous les échelons le rôle de médiateur entre tous les publics externe et interne. Sa fonction varie selon les entreprises et les institutions. Ainsi le directeur de communication est gardien de la réputation (31%), influenceur (21%), éditorialiste de contenu (16%), un professionnel de l’image (12%) et un expert du digital ou un stratège de l’opinion publique (10%).

Les communicants peuvent gérer la marque des établissements de l’enseignement supérieur. Dans son article «  L’enseignement supérieur français : une industrie sans marque et sans direction » du site Internet The Conservation, Michel Villette, enseignant chercheur en sociologie et chercheur au centre Maurice Halbwachs ENS/EHESS/CNRS et  professeur de sociologie à  Agro ParisTech – Université Paris-Saclay, dénonce les faiblesses de promotion de l’enseignement supérieur français. Selon lui,  Harvard, MIT, Berkeley, Oxford et Cambridge ont  réussi à devenir des marques mondialement connues, s’appuyant sur une organisation efficace. A chaque publication  d’un article, le chercheur promeut la marque de son établissement et augmente la crédibilité du diplôme décerné aux étudiants. De plus, la concentration du crédit scientifique attire les étudiants, les enseignants et les chercheurs du monde entier. Cette reconnaissance entraîne l’arrivée de ressources financières permettant des recherches ambitieuses, de financer des campagnes de publicité mondiale, d’organiser de grands événements scientifiques, d’investir dans les systèmes d’information et de distribuer des bourses aux étudiants sans ressources.

Face à ces institutions anciennes et autonomes capitalisant sur leur nom, l’enseignement supérieur français dispose de regroupements d’institutions multiples ayant leur statut propre, leur conseil d’administration, leur politique et leurs marques, sans ancienneté et notoriété. De plus, ces établissements présentent de faibles moyens publicitaires de promotion internationale et souffrent de conflits internes politico-administratifs.

Cynisme et rumeur

Dans tout établissement ou entreprise, les luttes de pouvoir existent. Dans l’article « Cynisme, hypocrisie, flatterie: tout est bon pour faire carrière! » du site Internet de Challenge, le journaliste Adrien Schwyter dévoile les résultats du sondage OpinionWay sur les Français et le cynisme en entreprise pour les Editions Tissot. Les salariés français seraient 53% à se déclarer prêts à tout pour réussir. 53% des salariés sont prêts à communiquer en permanence sur leurs réalisations.  41% font tout pour apparaître comme le bon élève en permanence et 22% sont prêts à acquiescer à toutes les idées de son patron même si celles-ci ne sont pas bonnes. Selon Ronan Chastellier, sociologue,  ces comportements alternent avec des attitudes très opportunistes et sans scrupules où  la fin justifie les moyens. Certains salariés sont également à « ne pas dire exactement la vérité à leurs collègues (30%) » ou à leur supérieurs (29%). 25% d’entre eux sont prêts à dissimuler des informations. Seulement 63% des personnes déclarent faire confiance à leurs collègues. En revanche,  77% considèrent que les collègues sont sans scrupules afin d’atteindre leurs ambitions professionnelles. Ronan Chastellier remarque : «  Cette situation n’est pas catastrophique. Le rapport à la vérité est totalement calculé et la manipulation omniprésente. Dénigrer en douce, répandre des rumeurs sur ses rivaux, cela existe. »

La rumeur peut être une stratégie de communication. Dans l’article « Lutter contre les rumeurs : mission impossible ? » du site Internet d’Inaglobal, Philippe Aldrin , professeur de science politique à Sciences Po Aix , décrypte les logiques sociales de la rumeur et son rôle dans la dérégulation de l’information sur Internet et les réseaux sociaux. La recomposition des cultures et des rapports sociaux, les potentialités et les usages des technologies de la communication et les effets de la mondialisation participent à la transformation des formes de la rumeur, qui se manifeste aujourd’hui à travers l’activisme conspirationniste et la propagation instantanée sur les communautés numériques par exemple.

 
Par ailleurs, la sémantique de la rumeur est marquée par la clandestinité. Elle se présente comme une contre-version à la version officielle des événements, de l’histoire, de la science… Elle est aussi surveillée et parfois disqualifiée par les tenants du système légitime de production de l’information. Elle se caractérise par son mode d’énonciation et de diffusion, les dispositions relationnelles de son réseau d’affidés et sa grammaire narrative (registres du complot et de la manipulation des élites).