REVUE DE WEB NOVEMBRE

REVUE DE WEB NOVEMBRE

Chatbot, assistants vocaux et blockchain : voici des technologies qui révolutionneront l’information et qui sont les sujets de cette revue de web en cette fin d’année 2018.

De Gartner au chatbot

Des tendances technologiques se profilent à l’horizon. Pour le Blog du Modérateur, Thomas Coëffé, présente l’étude Gartner sur ces technologies en 2019. Elle identifie trois types de technologies stratégiques : l’intelligence artificielle qui s’insère dans l’ensemble des technologies afin de créer de nouvelles catégories, le digital pour créer un monde immersif et le maillage, les réseaux.

Les objets autonomes peuvent interagir avec leur environnement. Certains requièrent l’intervention des humains afin d’accomplir leurs actions. D’autres sont un support pour les aider dans leurs décisions. Autre tendance : les analyses augmentées. Les data scientists pourront s’appuyer sur des méthodes de plus en plus éprouvées et automatisées afin d’analyser leurs données. Gartner souligne aussi le développement des outils liés à l’IA (infrastructure, frameworks, plateformes…) et les automatisations des services liés à l’intelligence artificielle.

La deuxième partie des tendances porte sur le digital. Des expériences immersives basées sur la réalité virtuelle (VR), la réalité augmentée (AR) et la réalité mixte (MR) ont été réalisées. Selon Gartner, 70% des entreprises expérimenteront ces technologies immersives d’ici 2022.

La dernière tendance stratégique mise en avant par Gartner est le réseau, le maillage des technologies. Enfin, la blockchain évoluera l’an prochain et deviendra centrale pour certains acteurs.

L’intelligence artificielle contribue au développement des chatbots. Le terme anglais « chatbot » désigne un programme informatique ou une intelligence artificielle (bot) qui peut discuter (chat), soit par la voix, soit par le texte. Des rédactions, notamment le Wall Street Journal, font appel aux solutions proposées par Facebook permettant de développer des chatbots. Quant à la BBC, elle a ainsi intégré les chatbots dans certains de ses articles en ligne pour atteindre un public initié sur certains sujets afin de répondre à leurs interrogations.

Le site d’information américain, Quartz, a ouvert en 2016 un studio dédié au développement de robots conversationnels, a innové avec son application qui est une interface de discussion dans laquelle l’intelligence artificielle propose des sujets d’actualité. Pour le site Internet d’InaGlobal, Xavier Eutrope a interviewé Emily Withrow, directrice du Quartz Bot Studio. Elle a présenté l’application Quartz pour Messenger avec une narration composée de bulles de conversation écrites dont les actualités. Cela permet de fournir du contenu personnalisé et adapté sur lequel l’utilisateur dispose d’un certain contrôle. Quartz a une équipe de rédacteurs qui écrivent seulement pour l’application, uniquement pour le bot, ils n’utilisent pas d‘articles pour en faire des conversations. Selon Emily Withrow, avec les chatbot, il est possible d’établir une relation durable avec les individus.

Assistants vocaux et blockchain

Les assistants vocaux sont aussi développés par certains médias. Dans un autre article du site Internet d’InaGlobal, Xavier Eutrope s’est entretenu avec Clémence Lemaistre, rédactrice en chef numérique des Échos, présent sur les appareils et services de Google et Amazon. Pour lancer l’application sur la Google Home, il est possible de dire : « OK Google lance Les Échos » ou « mets Les Échos ». Une voix synthétique lit alors les titres de la une du site, ensuite les dernières informations affichées dans leur fil en direct qui existe sur l’application mobile mais pas sur le site. Les textes d’environ 300 signes sont rédigés par les journalistes. Ainsi, les utilisateurs peuvent par exemple discuter avec les éditorialistes des Échos en disant « je voudrais parler à … » et alors la voix du journaliste demandé répond. Plusieurs éditorialistes ont enregistré, en effet, un petit message.

En revanche, sur l’Amazon Echo, un résumé de l’actualité peut traiter du sport, de l’actualité généraliste, de la politique internationale. Ainsi, une petite capsule s’intégrant à ce briefing, est disponible sur Amazon Echo tous les matins à sept heures. Cet édito des Échos est prononcé par un éditorialiste. Selon Clémence Lemaistre, grâce aux assistants vocaux, un lien entre le journaliste et les lecteurs peut être renforcé et cela permet aussi de chercher de nouveaux lecteurs/auditeurs qui apprécient leur média.

Autre technique en expérimentation chez certains médias : la blockchain. Basée sur une technologie disruptive des échanges sur un réseau « indélébile » et en théorie impossible à pirater ou falsifier, la blockchain voit ses utilisations aller de la gestion des droits d’auteur jusqu’à la rémunération en passant par la collaboration entre utilisateurs qui assurent la sécurité et la non-falsification des informations fournies. 3 champs d’application de la blockchain pour les médias sont à distinguer : l’information, avec la blockchain comme moyen de regagner la confiance par la transparence, la création, à travers une collaboration simplifiée par le réseau, la gestion des droits d’auteur et les contrats intelligents et la distribution, en y garantissant une monétisation maîtrisée et une fidélisation par les token.

Sur le site Internet de Meta-media, Kati Bremme de la direction de l’Innovation de France Télévisions et Mickaël Mavoungou-Nombo, du MediaLab citent l’expérience du projet américain Civil. Ce nouveau journalisme basé sur la blockchain, veut créer un lien direct entre le lecteur et le média, éliminer l’influence de la publicité dans les médias afin d’augmenter leur crédibilité et ainsi accroître leur indépendance financière. Cette initiative pour soutenir un journalisme de qualité lie un réseau de rédactions à une sorte de charte éthique de la collaboration. Les lecteurs intéressés paient les médias selon leur modèle (à l’article, par abonnement) dans n’importe quelle monnaie. Chaque transaction est validée par les utilisateurs de la chaîne. Ce modèle d’un nouveau journalisme souhaite fournir aux citoyens et aux diffuseurs d’informations une plus grande transparence dans la fabrication de l’information et assurer la traçabilité par la preuve numérique.

Par ailleurs, la blockchain peut enregistrer différents types de preuves liées à la propriété intellectuelle. Elle rend possible la création des registres immuables et distribués, enrichis au fur et à mesure de manière sécurisée, tout en demeurant facilement consultables par tous à n’importe quel instant. Enfin, l’arrivée de la blockchain permettrait définitivement de contourner les intermédiaires grâce à ses moyens de paiement et ses contrats décentralisés propres.