REVUE DE WEB OCTOBRE

REVUE DE WEB OCTOBRE

Algorithmes contre les fausses informations, la médiation scientifique des chercheurs, la gestion de l’espace de travail dans l’entreprise et les pathologies liées à une utilisation excessive de smartphones et de réseaux sociaux : voici des thèmes de cette revue de web en cette fin d’octobre.

Fake news et médiation scientifique

Devant l’afflux de fausses nouvelles ou « fake news, des chercheurs créent des algorithmes pour mieux détecter les informations douteuses circulant au moyen des images. Le journaliste du site Internet du Journal du CNRS, Martin Koppe, explique les recherches de ces spécialistes du numérique. A l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (CNRS/Université Rennes 1/ENS Rennes/Insa Rennes/Université Bretagne Sud/Inria/CentraleSupélec/Télécom Bretagne), des scientifiques automatisent la recherche d’images truquées et de textes bidonnés. Cela permet de traiter une quantité d’information ingérable par l’homme et d’obtenir une vision propre à la machine. La vérification des nouvelles peut s’effectuer de trois façons : l’examen du cheminement d’un message, les analyses du contenu et des réactions des lecteurs dans les commentaires publiés.

Les chercheurs sont également des médiateurs. Un article d’Elsa Poupardin, maître de conférences, responsable du Master 2 « communication scientifique » de l’université de Strasbourg, a été publié sur le site Internet de The Conversation dans le cadre de la Fête de la Science 2017. L’universitaire a interviewé Nicolas Beck, responsable du service de culture scientifique de l’université de Lorraine. Selon celui-ci, pour intervenir dans les médias ou écrire un article, les scientifiques ont peu de réticences car ces outils leur sont relativement familiers. Par contre, on fait parfois appel aux chercheurs pour s’investir dans des projets qui nécessitent une préparation plus spécifique, comme une intervention face à une classe ou une visite de laboratoire pour le grand public.

Tous les chercheurs qui ont pratiqué la médiation l’ont apprécié. La prise de recul, la contextualisation des recherches, la formulation claire de la démarche scientifique sont bénéfiques pour les acteurs de la recherche, qui ont besoin d’être compris par le public, d’autres collègues chercheurs ou de partenaires financiers. Les démarches culturelles artistiques et scientifiques permettent d’exciter la curiosité, d’affiner l’esprit critique, d’ouvrir l’esprit du public pour mieux saisir le monde qui nous environne. Quand un chercheur contribue à l’écriture d’une pièce de théâtre scientifique, qu’il apporte son analyse sur le contenu d’un documentaire lors d’une projection-débat en public ou qu’il participe à une animation en bibliothèque autour d’un extrait de roman de science-fiction, sa place est bien au cœur du dispositif de médiation culturelle et scientifique. Mais, pour le public, la rencontre avec un chercheur ajoutera toujours une valeur ajoutée qui donne tout son sens à la démarche de culture scientifique.

Des souffrances psychologiques à la gestion des espaces de travail

L’utilisation des réseaux sociaux et des smartphones doit toutefois rester modérée. Sur le site Internet de Psychologies.com, Didier Courbet, professeur des Universités et chercheur en Sciences de la Communication, et Marie-Pierre Fourquet-Courbet, professeur des Universités en Sciences de la Communication de l’université Aix-Marseille Université, notent que dans des études sur les grands usagers des smartphones et des réseaux sociaux, des chercheurs ont mis en évidence une plus grande probabilité de souffrances psychologiques comme l’anxiété, la dépression et l’addiction.

Un lien a été mis en évidence entre ces usages et des symptômes de dépression. Les préadolescents et adolescents semblent les plus touchés. Surtout, chez les adolescents qui trouvent leur réseau amical dans la vie réelle de faible qualité, les longues durées consacrées à Facebook sont associées à plus de troubles dépressifs et d’anxiété sociale. Comme les réseaux sociaux sont devenus des espaces de comparaison sociale, notamment avec les photos postées, certains pensent que les autres sont plus heureux et ont une vie bien plus plaisante que la leur. Autre point : la crainte de manquer quelque chose si on n’est pas présent sur les réseaux sociaux.

Ces deux problèmes psychologiques se manifestent souvent par des personnes utilisant Internet pour satisfaire un important besoin de popularité et de reconnaissance sociale qu’elles n’arrivent souvent pas à atteindre dans leur vie « réelle ». Cette crainte obsédante et continuelle, de ne pas avoir son smartphone en état de marche avec soi est à l’origine de l’apparition d’un nouveau trouble, spécifique aux smartphones : la nomophobie. Enfin, une utilisation excessive du smartphone peut conduire à des « hallucinations » sonores et à des perceptions de « signaux fantômes » en provenance du téléphone.

Enfin, l’espace physique de travail doit aussi être géré. Ce sujet a été traité, sur le site Internet de The Conversation, dans l’article de Valérie Mérindol, enseignant chercheur en management de l’innovation et de la créativité de l’école PSB Paris School of Business et de l’Union des Grandes Ecoles Indépendantes (UGEI). Dans le mode traditionnel de fonctionnement des entreprises, l’organisation de l’espace physique reflète la structuration hiérarchique de l’entreprise et ses découpages organisationnels. Le plus souvent, l’approche ergonomique de l’espace se réduit à une approche fonctionnelle.

Dans un monde digital, où le télétravail est présenté comme une évolution clé, reconnu récemment comme un droit en France, la fonction clé de socialisation du lieu physique de travail est souvent oublié. Or l’espace de travail contribue à la gestion des échanges au quotidien. Sa configuration facilite la création de proximité qui contribue au développement de la culture de l’entreprise.

L’une des fonctions de l’espace physique de travail est de constituer un outil de contrôle hiérarchique et social : le lieu permet d’apprendre des codes de comportements que l’entreprise veut diffuser. Une autre fonction clé de l’espace physique de travail est d’être un outil de communication. L’emplacement géographique, la modernité, les couleurs, les technologies que l’entreprise utilise participent à l’élaboration de son image.

La façon de construire l’espace physique fait partie intrinsèque du management de la créativité et de l’innovation de l’entreprise. Les tiers lieux, les fab lab et les open labs en sont des exemples et contribuent à la fluidité des échanges et à la création de nouvelles relations. L’entreprise doit donc gérer plusieurs espaces de travail avec des configurations diverses selon les activités et les modes de travail existant dans l’organisation.