REVUE DE WEB SEPTEMBRE

REVUE DE WEB SEPTEMBRE

La situation de la recherche en France, la vulgarisation via un logiciel, le collectif et le repas professionnel : voici des sujets aussi variés dans cette revue de web en ce début d’automne.

De la recherche à la vulgarisation

L’enseignement supérieur et la recherche sont un secteur d’activité à ne pas négliger pour l’avenir de la France. Emmanuel Weisenburger, chef du département des outils d’aide à la décision du Ministère de la Recherche dresse un bilan sur l’état de l’enseignement supérieur et la recherche sur le site internet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Concernant la recherche et le développement en France, elle s’est élevée en 2014 à 47,9 Md€ et représente 2,24 % du produit intérieur brut (PIB). La France se situe derrière la Corée du Sud (4,3 %), Israël (4,1 %), le Japon (3,6 %), l’Allemagne (2,9 %) et les États-Unis (2,7 %). En 2015, la DIRD atteindrait 48,6 Md€ (2,23 % du PIB). L’effort de recherche a été surtout accompli par des entreprises qui ont  effectué 65 % des travaux de R&D réalisés sur le territoire national en 2014, pour un montant de 31,6 Md€. De plus, elles financent 62 % des travaux de R&D. Quant à la dépense intérieure de recherche du secteur public, elle atteint 16,9 Md€ en 2014 et elle est répartie entre les organismes de recherche (54 %) et les établissements d’enseignement supérieur (46 %). Par ailleurs, les PME fournissent 13 % des dépenses intérieures de R&D (DIRD), dont plus de la moitié en destination des activités de services. Les grandes entreprises (58 % de la DIRD) réalisent les trois-quarts de leur effort en haute et moyenne-haute technologie. Les entreprises mobilisent les dépenses intérieures de R&D à plus de 54 % sur six branches de recherche : « Industrie automobile », « Construction aéronautique et spatiale », « Industrie Pharmaceutique », « Activités spécialisées, scientifiques et techniques », « Activités informatiques et services d’information », « Industrie chimique ». En outre, elles consacrent une part de leur DIRD à des domaines transversaux comme les nouveaux matériaux, les nanotechnologies, le numérique, la biotechnologie et l’environnement.

Les entreprises sont soutenues dans cet effort par l’État via des aides directes, des coopérations avec les organismes publics dans les domaines civils ou militaires et des dispositifs fiscaux comme le crédit d’impôt recherche (CIR) ou le statut de jeune entreprise innovante (JEI). En 2014, 7 % des travaux de R&D des entreprises sont financés par des ressources publiques et la créance du CIR (au titre de la R&D, de l’innovation et des collections) atteint à 5,7 Md€ en 2013. Les collectivités territoriales participent également à l’effort de recherche notamment en finançant des opérations immobilières ou des transferts de technologie avec un budget de recherche et de transfert de technologie (R&T) de 1,3 Md€ en 2014.

Au total, près de 575 300 personnes se consacrent en 2014 à la R&D, au moins pour une part de leur activité, soit un peu plus de 417 000 personnes en équivalent temps plein. Entre 2009 et 2014, le nombre de chercheurs a progressé rapidement (+ 14,6 %) pour atteindre 266 700 chercheurs en équivalent temps plein. Cette progression a été plus forte dans les entreprises (+ 21 %) que dans les administrations (+ 5,9 %). En 2014, 61 % des chercheurs sont en entreprises. En entreprise, 5 branches emploient près de la moitié des chercheurs : « activités informatiques et services d’information », « industrie automobile », pour les « activités spécialisées, scientifiques et techniques » et la « construction aéronautique et spatiale », « fabrication d’instruments et appareils de mesure, essai et navigation, horlogerie »). La croissance des effectifs de recherche est essentiellement portée par les branches de services dont les effectifs progressent 4 fois plus vite que ceux des branches industrielles. Si l’on rapporte le nombre de chercheurs à la population active, la France, avec 9,3 chercheurs pour mille actifs en 2014, se place derrière la Corée du Sud et le Japon, mais devant l’Allemagne, les États-Unis, et le Royaume-Uni.

La France figure également parmi les grandes nations en matière de brevets. En 2014, la France se classe au 4e rang mondial dans le système européen des brevets (6,3 % des demandes enregistrées). Elle est notamment spécialisée en « transports », « nanotechnologies, microstructures », « chimie organique fine » « matériaux, métallurgie » et « écotechnologie ».

Certains termes utilisés par ces chercheurs dans leurs articles doivent être vulgarisés pour être compris par un plus grand nombre. Le journaliste Martin Clavey sur le site Internet « Le Temps », informe sur un logiciel qui pourrait simplifier les textes pour les rendre accessibles au grand public. Développé par Ayelet Baram-Tsabari, mathématicienne au Technion – Israel Institute of Technology et son équipe, ce logiciel en ligne, De-Jargonizer, permet aux chercheurs de repérer dans leurs textes les mots les plus spécialisés. Il leur suffit ensuite soit de trouver un synonyme plus usuel, soit de définir ces mots dans le texte pour que celui-ci devienne plus compréhensibles par les non-initiés. Le logiciel colore les mots selon leur fréquence d’utilisation dans la langue courante. Si le mot n’est presque jamais employé, il devient rouge.

Le travail et le repas

Le travail en équipe peut présenter des écueils. Psychosociologue de formation et directrice coaching et transformation chez Unlock by MyJobCompany, Sonia Bekhoucha-Held explore dans son article pour le site internet de Harvard Business Review France les trois dérives potentielles du travail en équipe. La majorité impose alors sa norme et ses perceptions. Le collectif adopte une vision normée et plus extrême que celle de départ. La capacité à se dresser face à la majorité peut se révéler source d’innovation. Il est donc nécessaire de commencer par identifier ces rebelles capables de remettre en question le système en place de manière constructive. Après, le manager doit les encourager. Autre effet de groupe : la capacité quasi instantanée des membres d’un groupe à se sentir appartenir à une même catégorie. Pour éviter que l’appartenance mobilise le collectif autour d’un même objectif, il suffit d’expliquer ce qui crée cette appartenance comme les valeurs et vision de l’entreprise, par exemple. Enfin, prendre conscience de l’existence de tels processus permet de tirer profit de la puissance du collectif.

Le repas entre collègues reflète un état des relations professionnelles. Maurice Thévenet, professeur à Essec Business School, analyse le repas professionnel pour le site Internet RH info. Manger ensemble est le signe d’un minimum d’intimité et de volonté de la relation. La nourriture permet d’élargir le champ de l’échange et d’aborder d’autres sujets de discussion que celle du travail. Ce lieu d’acceptation de la diversité s’exprime dans les différents régimes ou plats.  Il permet aussi d’affirmer ses goûts et ses opinions. Enfin, les insatisfactions se manifestent dans ce cadre : le restaurant d’entreprise peut être un bon révélateur de l’état du climat social.