REVUE DE WEB 23 DECEMBRE

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Journalisme scientifique, traitement médiatique, industrie pharmaceutique et innovation sont les mots-clés de cette sélection d’articles en cette fin d’année.

Science, environnement et médias

Lors de la  2e Conférence européenne de journalistes scientifiques,  Dominique Leglu, journaliste de Sciences et Avenir,  a recueilli  les opinions de spécialistes tels que Laszlo Lovasz. Le président de l’Académie des sciences hongroise a regretté que « la société ait peur du langage de la science». Il a ajouté que « la science devient de plus en plus abstraite et technique ». Selon Curtis Brainard et Istvan Palugyai, respectivement président et ancien vice-président de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ), les mutations de la presse pourraient menacer l’indépendance des journalistes à cause des difficultés financières.

Si les journalistes scientifiques rédigent des sujets sur l’environnement,  leurs confrères peuvent aborder ce thème dans d’autres rubriques. Ainsi,  à  l’occasion de la COP21, les chercheurs de l’INA Stat ont analysé le traitement des enjeux climatiques et environnementaux depuis 2011, année de la catastrophe de Fukushima. Cette analyse des JT des chaînes historiques diffusée sur le site Internet d’Inaglobal est enrichie par des focus sur les JT des chaînes d’info en continu et sur les magazines.

Dans les JT, l’environnement est d’abord abordé sous un angle alarmiste et spectaculaire car plus de la moitié des sujets (52 %) portent sur les catastrophes climatiques et environnementales.  La météo est le deuxième thème le plus traité. Viennent ensuite les problématiques de l’énergie et des ressources naturelles (8,4 %). Leur traitement augmente en 2011  avec des interrogations sur la sécurité des centrales nucléaires et une réflexion sur la transition énergétique. De plus, les  JT concentrent  leur attention sur les pays du Nord.

Par ailleurs,  l’Ina a effectué une étude sur la place de l’environnement dans la programmation des magazines des chaînes hertziennes françaises (TF1, France 2, France 3, France 5, Arte, M6 et Canal +). Cette analyse concerne la période 2011-2014 et consacre un focus particulier sur l’année 2014. Avec près de la moitié (42,1 %) du nombre total de sujets « Environnement » dans les magazines en 2014, France 3 occupe la première place dans l’information sur l’environnement. Elle est suivie par Arte (20,6 % en 2014), et  France 5 (20,3 % en 2014).

Avec 72 sujets en 2014, Soir 3 figure parmi les émissions des chaînes hertziennes qui traite le plus de l’environnement. C dans l’air (37 sujets), Futuremag (29 sujets), Thalassa (20 sujets) et Echappées belles (18 sujets) sont les autres magazines qui consacrent  une place à l’environnement. Néanmoins, l’environnement reste un sujet marginal pour les magazines TV, puisqu’il ne représente en moyenne que 3,4 % des sujets des 10 magazines qui en diffusent le plus en 2014. Enfin, près de la moitié des sujets « Environnement » des magazines TV sont franco-français.

Du masculin à l’innovation

Autre sujet  d’étude des chercheurs : le traitement médiatique selon les sexes.  Sur le site Internet de Techno-science,  Isabelle Garcia  dévoile les résultats de chercheurs de l’université McGill. Selon leur étude, 82% des noms cités dans les médias américains sont masculins. Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont analysé pour la première fois les données de plus de 2 000 journaux, magazines et portails d’actualité sur le Web publiées aux États-Unis entre 1983 et 2009.  Eran Shor, professeur agrégé au département de sociologie remarque que les médias s’intéressent surtout aux sommets des échelles sociales et professionnelles occupés très souvent par des hommes.

L’image des groupes pharmaceutiques est aussi scrutée. Pour le site Internet du Figaro,  Delphine Chayet analyse le sondage réalisé par l’Institut Odoxa, en partenariat avec Orange Healthcare et la MNH. Après le scandale du Médiator, l’image des laboratoires pharmaceutiques reste dégradée : seulement 34 % des Français déclarent avoir «une bonne opinion» de l’industrie du médicament, qu’ils soupçonnent, à 65 %, d’avoir un mauvais comportement. En revanche, 72 % des médecins ont un jugement positif sur les laboratoires et 66 % remarquent avoir «des relations constructives».  La méfiance du grand public vis à vis des laboratoires pharmaceutiques est  une caractéristique française.

Enfin, les groupes pharmaceutiques français ne figurent pas dans les sociétés les plus  innovantes dans le classement des grandes entreprises les plus innovantes du monde réalisé par Thomson Reuters. Dans son article «  L’innovation française fait des étincelles ! » du site Internet de La Tribune, Fabien Piliu  a commenté ce classement. La France conserve sa troisième place, devancée par les Etats-Unis et le Japon qui conserve la première place mondiale.  Cette position s’explique par la présence de  dix entreprises dans ce classement :  Alcatel-Lucent,  Arkema, CNRS, CEA, Saint-Gobain, IFP Energies nouvelles, Safran,  Thales, Valeo et Alstom. Joyeuses fêtes !