REVUE DE WEB FEVRIER

REVUE DE WEB FEVRIER

Relations humaines, enseignement supérieur, communicant et culture : voici les mots clés de cette revue de web hivernale.

Collaboratif et communication

Les nouveaux outils collaboratifs ont influencé les relations humaines. Dans son texte « Relations humaines : l’impact des nouveaux outils collaboratifs » de la conférence « Au secours, les relations humaines reviennent ! » organisée par Xerfi, la FNEGE, l’AGRH et l’ANDRH et repris par le site Internet de The Conversation, Charles-Henri Besseyre des Horts, professeur émérite en management & ressources Humaines à HEC School of Management, Paris, en fait le constat dans l’entreprise. Il note la facilitation de communication instantanée ou asynchrone entre les acteurs internes et externes de l’entreprise, la création de communautés de travail ou d’intérêts partagés informelles. Il remarque aussi l’émergence de personnes ayant des talents non mobilisés ou cachés dans les systèmes traditionnels de management mis en œuvre par les DRH. De plus, ces outils peuvent développer l’innovation en mettant en relation les acteurs internes et/ou externes sur des projets qui peuvent être disruptifs pour l’entreprise. En outre, ils réunissent des personnes autour d’une vision relevant du bien commun tout en réduisant les jeux politiques internes par le développement d’une plus grande transparence dans les relations entre les acteurs.

Mais selon lui, les outils collaboratifs peuvent mettre en difficulté des personnes ou des groupes qui ne sont pas disposés à collaborer. L’injection de la transparence attendue des échanges peut être néfaste au fonctionnement de l’entreprise. Par ailleurs, de nouveaux jeux de pouvoir peuvent émerger entre des acteurs sachant, pour certains d’entre eux, beaucoup mieux gérer leur e-réputation. Enfin, de nouveaux clans peuvent se former avec l’apparition de communautés hors du contrôle de l’entreprise et peuvent résulter des situations de communautarisme très éloignées de la notion de bien commun.

Des groupes multinationaux comme Total font appel à ces outils 2.0 pour communiquer. Ce mois-ci, Olivier Cimelière donne un nouveau rendez-vous mensuel sur le blog du Communicant 2.0 avec le « Dircom du Mois ». A travers l’interview d’un de ces acteurs confrontés à la mutation des pratiques, à la complexification des enjeux d’image, de réputation et d’influence, il veut montrer les différentes facettes du métier de communicant. Ainsi, le premier invité est Jacques-Emmanuel Saulnier, directeur de la communication du groupe Total et président d’Entreprises & Médias, l’association des directeurs de la communication. Celui-ci explique le projet « One Total » qui a permis d’exprimer l’ambition business que l’entreprise se donne sur 20 ans : être la major de l’énergie responsable. Une nouvelle démarche participative One Total a été lancée pour revisiter les manières d’être et de travailler ensemble.

La direction de la Communication avait contribué à l’élaboration d’une plate-forme de Marque qui a conduit à adopter, en 2014, une signature pour le groupe : « Committed to Better Energy ». Puis, à l’initiative de Patrick Pouyanné, le président-directeur général, le comité exécutif a alors transféré ce positionnement corporate externe en une réalité pour l’interne. Il a alors conçu le projet One Total et a piloté un large processus à l’ensemble du groupe. Cela a abouti à la définition de l’ambition business.

Selon Jacques-Emmanuel Saulnier, Total est un acteur citoyen et en tant que leader, il doit prendre part au débat pour porter sa parole. Les médias sociaux sont un canal, parmi d’autres, et le PDG explique les choix stratégiques de l’entreprise comme ses positions sur les sujets qui le concernent. Par ailleurs, Total a mis en place un programme ambassadeurs pour les dirigeants. Son objectif consiste à les accompagner dans le développement de leur e-réputation et de leur e-influence. Chacun dispose d’un domaine d’expertise.

De l’enseignement supérieur à la culture

Quant à Hervé Monier, il s’est penché sur l’enseignement supérieur. Il conseille de nouvelles personnalités de ce secteur à suivre, sur son blog, brandnewsblog.com.  Parmi ces experts, figure François Taddei, docteur en génétique et directeur de recherche de l’Inserm. Diplômé de Polytechnique, ingénieur en chef des Ponts, des Eaux et des Forêts, il est également co-fondateur et directeur du CRI, Centre de recherches interdisciplinaires et milite très activement pour l’innovation dans les domaines de l’éducation et de l’enseignement. Auteur prolifique, intervenant courtisé et Twitto hyperactif, il est aussi à suivre sur LinkedIn et via ses nombreuses interviews et contributions en ligne.

Autre personnalité recommandée : Sophie Commereuc. Directrice de Sigma Clermont, grande école d’ingénieurs née de la fusion de l’Ecole nationale supérieure de chimie de Clermont-Ferrand et de l’Institut français de mécanique avancée, elle est une des rares dirigeantes d’école d’ingénieurs active sur les réseaux sociaux et sur le web 2.0. Précédemment directrice de l’Ecole nationale supérieure de Chimie de Clermont-Ferrand, où elle a étudié, Sophie Commereuc a débuté sa carrière en recherche et développement dans l’industrie sur un site de production spécialisé dans les isolants, résines et vernis. Cette dirigeante a été inspirée par l’avènement des nouvelles technologies et par le développement des nouvelles stratégies de branding et de communication au sein de l’enseignement supérieur.

Ces personnalités peuvent être des vecteurs de culture. Dans un autre article du site Internet The Conversation, Claude Poissenot, enseignant-chercheur à l’IUT Nancy-Charlemagne et au Centre de REcherches sur les Médiations (CREM) de l’université de Lorraine, a présenté une enquête sur les représentations de la culture publiée en septembre dernier par le ministère de la Culture. L’enquête révèle ainsi des domaines qui sont peu pris en charge par le ministère. Ainsi, les français interrogés considèrent la science (77 %), les voyages (73 %) et la cuisine (62 %) comme des activités faisant partie de la culture dans tous les cas. Bien sûr ce sont des catégories vagues : quelles pratiques scientifiques ou de cuisine les conduisent-ils à penser qu’elles relèvent de la culture ? Mais ce résultat reste surprenant puisque ces domaines arrivent avant des pratiques culturelles plus instituées : aller au théâtre (62 %), lire la presse (58 %), écouter de la musique classique (57 %), lire des romans (57 %), jouer d’un instrument de musique (53 %).

Mais la culture désigne aussi un savoir transmis et institutionnalisé. 46 % des personnes interrogées associent spontanément la culture à la connaissance, le savoir ou la culture générale. Cette vision est largement diffusée. Enfin, 37 % des répondants associent la culture à des valeurs résumées comme « la tolérance, le bien-être, la curiosité, l’enrichissement ou la présentent sous un angle global (« c’est la vie », « c’est tout » …). Que ce soit à titre personnel ou collectif, la culture représente une ouverture. Chacun est porteur de culture et de rassemblement.