REVUE DE WEB MAI

REVUE DE WEB MAI

Culture scientifique, relation entre le scientifique et le politique, l’information du dirigeant et la fidélisation du personnel : voici les mots-clés de cette revue de web printanière.

De la culture à la politique

L’article « Culture scientifique : participation et engagement » de Bernard Schiele, professeur à la faculté de communication de l’université du Québec à Montréal issu du dossier Culture scientifique, produit par Découvrir #MagAcfas a été diffusé sur le site Internet The Conversation. Le monopole du droit de parole, réservé à quelques-uns, est remis en question, en partie parce que les problèmes auxquels sont confrontées les sociétés contemporaines ne peuvent trouver de solution dans une perspective étroitement technoscientifique.

Aussi, le mode d’interaction de participation ou d’engagement public réfère à une communication à deux sens entre les experts, les scientifiques, les décideurs… et les profanes, les non-initiés, les non-spécialistes, les citoyens… contrairement à la communication à sens unique qui a dominé les relations entre la communauté scientifique (ou ses représentants et porte-paroles) et le grand public.

La participation et l’engagement public concernent des processus de prise de décision sur des questions qui intéressent une communauté en réunissant autour de ces questions des acteurs aux intérêts divers, avec pour objectif d’arriver à un consensus. L’engagement peut être direct : assemblées publiques, panels réunissant experts et citoyens, audiences publiques, instances délibérantes… Il peut aussi être indirecte : consultations publiques, groupes de discussion…

En revanche, le « deficit model » a longtemps été le paradigme dominant pour appréhender le rapport du public aux sciences, et en retour le rôle que devaient jouer les scientifiques. Il reposait sur deux principes. Le premier postulat : le grand public manque de culture scientifique. Second postulat : il ne pouvait comprendre la portée du travail des scientifiques, et encore moins de concevoir leur vision du monde ni de la partager. Il suivait le modèle scolaire : celui qui sait transmet à celui qui ne sait pas. La communication est alors à sens unique. Enfin, il confortait une approche technocratique qui voulait que seuls ceux qui savent soient habilités à aborder les questions de science et de technologie même si les retombées affectent la collectivité.

À partir des années 1990, les échanges sont facilités entre les scientifiques et le public. Ce mouvement qui préconise la participation et l’engagement du public se structure autour du concept de démocratie délibérative. Cette évolution entraîne une recomposition des dispositifs de communication scientifique.

Finalement, ces transformations reposent sur l’égalité entre les interlocuteurs et la réciprocité des échanges entre eux. En conclusion les pratiques participatives peuvent être distinguées en trois catégories : le dialogue, l’engagement et la coproduction du savoir.

Les scientifiques peuvent jouer un rôle auprès des politiques. Sur le site Internet de The Conversation, Bernard Hugonnier, professeur en sciences de l’éducation, Institut Catholique de Paris et co-directeur du séminaire de recherche Ecole et république du Collège des Bernardins s’interroge sur le regard des politiques sur la science. Il existe une suspicion à l’égard de la science qui ne fournit pas un message net. En outre, les responsables politiques peuvent douter de la neutralité de la science. Enfin, ils peuvent faire valoir que la recherche doit se cantonner dans l’explication du fonctionnement de phénomène et se garder de faire des recommandations politiques sur la façon dont elles devraient être gérées. Un autre facteur a son poids dans cette situation : le jugement du public à l’égard des experts.

Deux attitudes sont en présence : ceux qui pensent que le monde trop complexe ne peut être confié qu’aux seuls hommes politiques qui en ont une connaissance simplifiée et ceux pour lesquels la politique consiste à prendre en compte les intérêts de la population pour construire un monde meilleur.

La situation actuelle montre le rôle majeur de la science en tant que contre-pouvoir, rôle d’autant plus indispensable dans le monde présent où la presse de qualité se réduit, où les réseaux sociaux et les sites Internet transmettent des informations souvent non vérifiées. Mais les scientifiques doivent simplifier leurs messages. Ils doivent ensuite accepter que leur avis ne soit pas toujours pris en compte par les politiques.

Dirigeant et attraction des talents

Mais ces dirigeants s’informent sur Internet. Dans un article du Blog du Modérateur,  la  journaliste, Juliette Pignol, présente les résultats de l’étude Quartz Global Executives sur les habitudes de veille des personnes les plus « intelligentes, influentes et actives du monde » qui a été réalisée auprès de 1357 cadres dirigeants de différents pays. Le gain de temps est la préoccupation première des cadres dirigeants. La majorité font leur revue de presse le matin au réveil. 9/10 cadres sont actifs sur les réseaux sociaux : LinkedIn la plus utilisée, Facebook (68 %) et Twitter (53 %). Les cadres utilisent les réseaux sociaux différemment selon leur secteur d’activité : LinkedIn (80 %) dans la finance et le consulting, Facebook (79 %) et Twitter (69 %) dans les médias, Instagram (58 %) dans les nouvelles technologies et les médias.

Par ailleurs, 94 % des cadres s’informent grâce aux newsletters, 89 % via les sites internet et 46 % grâce à des vidéos sur Internet. Les médias classiques sont également la source principale d’information de 80 % des dirigeants. Ils sont intéressés par ces sujets : la finance (93 %), les affaires (85 %), la politique (77 %) et la technologie (65 %).

En outre, 89 % des cadres cliquent sur un lien si la source de l’information est reconnue (un grand média par exemple), si le sujet du papier a un rapport avec leur domaine d’activité, si la phrase d’accroche les capte ou encore s’ils ont confiance en la personne qui partage ce contenu. Si la plupart d’entre eux peuvent partager une information (88 %), la nature de la source pèse sur leur décision. Les partages touchent à 84 % les articles long format, suivi par les graphiques et données et les vidéos d’actualité. En deux ans, les cadres sont passés de 41 % à 59 % à s’informer via leur smartphone.

Ces dirigeants doivent adopter différentes stratégies pour conserver les talents dans leurs entreprises. Serge Benchimol, directeur général d’IT Link, expose sa vision pour le site Internet de Challenges. L’entretien de la motivation de son équipe passe par l’identification des symptômes de démotivation dès leur apparition par une baisse générale d’efficacité et un désintérêt de l’employé pour la vie de l’entreprise. Le manager doit cadrer les missions de son équipe et ainsi faire prendre conscience des enjeux, des résultats, et maintenir la motivation des collaborateurs de façon durable. Il doit également pousser son équipe à faire preuve d’initiative.

De plus, la communication interne permet non seulement aux collaborateurs de rester informés sur la vie de l’entreprise, elle renforce le sentiment d’appartenance et contribue à un meilleur climat général.
Enfin, l’évolution des modes de travail et les nouvelles technologies offrent des alternatives pour un meilleur équilibre vie professionnelle – vie privée. Le manager doit fixer des limites dans la vie professionnelle de ses collaborateurs, afin de préserver leur temps libre. L’une des premières mesures à prendre pour cela est d’instaurer des coupures technologiques pour se consacrer pleinement à soi et à son entourage.