REVUE DE WEB JANVIER

REVUE DE WEB JANVIER

La sélection de cette première revue de web de 2018 met en avant des articles consacrés à l’évolution des médias, le storytelling des sociétés technologiques et l’utilisation de Twitter dans la communication des chercheurs.

De Bearing Point à Deloitte

Les médias traversent une crise avec une forte concurrence et une évolution technologique importante. Sur le site Internet de Bearing Point, Nicolas Reffait, un consultant, dresse un constat sur la concurrence effrénée de l’industrie des médias traditionnels. Les acteurs mondiaux comme Amazon fixent les standards d’une expérience utilisateur continuellement enrichie en investissant considérablement dans la R&D. Le développement des usages mobiles a renforcé leur mainmise sur la création de l’engagement client et de l’audience, et la valorisation publicitaire des données captées. De plus, le soutien des fonds d’investissement leur permet d’intermédier durablement des positions. Par ailleurs, la « symbiose économique » déséquilibrée se creuse entre les géants du Net et les médias.  Les seconds ne peuvent se passer du trafic généré par les premiers. En outre, certains groupes se consolident par acquisition sur leurs principaux marchés, en cédant leurs activités peu rentables ou à faible développement. Mais l’industrie des médias a réagi à cette situation par sa résilience et ont gagné en agilité. Afin d’assurer leur croissance, ils doivent adopter une stratégie plurielle : repartir en conquête, penser « produit », nouer les alliances, valoriser un contenu et suivre la technologie comme l’Intelligence Artificielle.


Sur le site Internet du Blog du Modérateur, Fabian Ropars, journaliste, présente, quant à lui, les grandes lignes d’une autre étude d’une grande société de conseil sur les grandes tendances technologiques futures. Selon Deloitte, les années à venir connaîtront un important développement de la réalité augmentée. Au moins 1 milliard d’utilisateurs créeront du contenu AR en 2018. Cette augmentation s’accompagnera d’une forte croissance des apps disposant de ce format. Ainsi, des milliards d’utilisateurs consulteront du contenu AR sur leurs apps, ou en natif sur les OS mobiles. Concernant l’aspect économique, les revenus générés seront environ de $100 millions en 2018, et d’1 milliard en 2020.

Autre évolution : le smartphone continue à être très utilisé et ses performances d’augmenter. Deloitte prévoit, en effet, un taux de pénétrations de 90% pour les adultes dans les pays développés d’ici 2023. Ces smartphones seront de plus en plus puissants côté CPU et GPU. La 5G devrait se déployer dans les pays développés d’ici 2023. D’ici 2023, l’AI devrait aussi apparaître sur la plupart des smartphones. Elle concernera notamment l’assistance texte, le choix de trajets, les assistants vocaux, la recherche vocale, la traduction, le voice-to-text…

Le cabinet prévoit aussi que les événements diffusés en direct vont générer $545 milliards de revenus. Mais le live restera le moyen de consommation le plus apprécié.

D’après Deloitte, pour consommer du contenu, les internautes seront de plus en plus disposés à payer des abonnements. Fin 2018, 50% des adultes dans les pays développés auront au moins 2 abonnements à des médias – services de divertissement culturel (TV, musique, magazine, journaux…). Le coût de ces abonnements sera de moins de $10 en moyenne en 2018. Quant à la proportion des internautes ne voulant pas être exposés à la publicité, elle augmentera avec les comportements de blocage associés comme l’installation d’ad-blocker …
La consommation « traditionnelle » de la TV chez les 18-24 ans diminuera de 5% par an. Mais ils seront des consommateurs de certains programmes « live » comme le sport et de contenu via les plateformes de diffusion (YouTube), les rediffusions et la SVOD ou OTT (Netflix).

Enfin, l’utilisation des connexions fixes à la maison déclinera. En 2018, 20% des américains utiliseront Internet chez eux via le mobile ou partage de connexion. D’ici 2022, cela pourrait concerner 30 à 40% de la population.

Le storytelling et twitter

Selon Jeanne Bordeau, styliste en langage, le digital génère un retour en force du langage et l’éclosion du storytelling. Sur le site Internet de HBR France, elle explique comment certains schémas narratifs permettent de rendre les récits plus efficaces. Celui de la mosaïque est constitué de plusieurs histoires reliées logiquement les unes aux autres. Ainsi, IBM a construit un storytelling cohérent, où toutes les petites histoires réunies, forment une grande histoire : « I think therefore IBM » illustrant l’inventivité continuelle au service du client.
Beaucoup d’entreprises du secteur de l’industrie et des technologies, préfèrent, une structure narrative en forme d’escalier. Sur la base de « questions-réponses », ce schéma pédagogique oppose problèmes et solutions et conduit alors à une démonstration construite. Il convient particulièrement pour parler d’innovation. Ainsi, Saint Gobain invite les internautes à découvrir des témoignages sur des grandes réalisations du groupe. L’argumentaire du groupe Air Liquide repose sur la capacité d’innovation de la société.

Mais la structure narrative la plus persuasive reste : celle du fil d’Ariane. Orateur brillant, sobre et singulier à l’image des produits de sa marque, Steve Jobs, fondateur d’Apple, a su créer une légende, en associant sa marque au concept d’inventivité. La force de ce récit est dans sa montée en puissance et la captation du consommateur.

Si la plupart des chercheurs ne pratiquent pas le storytelling, ils peuvent être des adeptes des réseaux sociaux. Sur le site Internet de The Conversation, Mathieu Hainselin, maître de Conférences en Psychologie Expérimentale de l’université de Picardie Jules Verne et Yana Weinstein, professeure assistante en psychologie de l’université de Massachusetts Lowell, conseillent aux chercheurs de faire appel à Twitter. Cela permet de trouver des groupes de support, des personnes qui partagent les mêmes idées et constituer une communauté sur des préoccupations du quotidien universitaire. Les questions de la reproductibilité des sciences, les relations avec le grand public, les institutions et la vie dans le laboratoire sont également traitées. Ces communautés peuvent se constituer autour de comptes collaboratifs (par exemple, Endirectdulabo en français ou Realscientists en anglais) et de mettre en avant certains collègues avec le mot-dièse #ScholarSunday, équivalent scientifique du FollowFriday (#FF).

Or l’utilisation plus importante de réseaux sociaux, Twitter et blogs notamment, pourrait augmenter la visibilité de scientifiques de qualité. Mais une faible proportion des scientifiques mondiaux est présente sur Twitter dont les effets ne sont pas que virtuels. Pour débuter un usage professionnel, le plus simple est de suivre les comptes institutionnels, des collègues et journaux scientifiques. Même sans être actif, l’intérêt de la veille est important. Les comptes de toutes les Universités sont suivis par de plus en plus d’unités de recherche. Cela permet d’annoncer et de diffuser les événements importants au travers de live tweet (#LT) pour les absents et de fédérer toutes les personnes intéressées autour d’un mot-dièse dédié. Il présente également l’avantage d’avoir des avis des participants dans les congrès et les enseignements. De plus, un compte personnel actif rend aussi possible la diffusion de ses travaux de recherche au plus grand nombre.

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