REVUE DE WEB MARS

REVUE DE WEB MARS

Les journalistes, les réseaux sociaux, les fonctions supports et la lumière : voici les thèmes de cette revue de web printanière.

Les journalistes et les réseaux sociaux

La communauté des journalistes français connait une profonde mutation. Sur le site Internet de The Conversation, le chercheur en sociologie de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Jean-Marie Charon, note que le nombre de journalistes diminue en France depuis 2009. En 2017, 35 047 journalistes ont eu la carte de presse.  Les chiffres de CCIJP pour 2017 révèlent une augmentation de la précarité (pigistes et chômeurs détenteurs d’une carte de presse) et une féminisation accrue. D’ailleurs, les femmes sont même majoritaires parmi les nouveaux entrants (53 %), les précaires (53 % des pigistes). En revanche, 19 % de femmes détiennent une carte de « directeur ». De plus, le nombre des premières demandes décroit de 22,6 %.  L’entrée et la place des journalistes trentenaires dans les sociétés de médias sont aussi des point sensibles. Ces jeunes quittent le métier ou créent leur média, surtout des Pure Player d’information.
Selon Audiens (mutuelle du secteur), 19 067 personnes ont touché des piges en 2017. Ce chiffre est en baisse sensible car dix ans plus tôt ils étaient 23 941, soit un recul de 20,40 %. Mais certains journalistes sont rémunérés uniquement en droit d’auteur et l’organisme social dont ils relèvent (les AGESSA) – ne peuvent pas les comptabiliser. Autre catégorie de journalistes cachés : ceux qui relèvent du statut d’autoentrepreneur. L’Insee recense 15 876 autoentrepreneurs dans la catégorie « information et communication ». Mais il existe aussi les journalistes rémunérés avec le statut d’intermittents du spectacle (CDDU). Cette situation est assez courante dans les sociétés de production audiovisuelle. Ainsi, selon Audiens, 48 journalistes auraient ce statut.  Par ailleurs, le nombre de « correspondants locaux de presse serait de l’ordre de 26 000 ». Beaucoup d’entre eux n’ont que des revenus liés à leurs activités du journalisme.Enfin, des pure players préfèrent la convention Syntec que celle des journalistes. Ainsi, quelques centaines de professionnels sont employés comme des rédacteurs par des sociétés comme CCM Benchmark, Webedia, AuFéminin.com…

Les journalistes réfléchissent sur leurs liens avec les réseaux sociaux. Ainsi, pour le site Internet d’INA Global, Xavier Eutrope, rédacteur, a échangé avec Grégoire Lemarchand, rédacteur en chef adjoint et responsable de la cellule réseaux sociaux à l’AFP. Selon ce dernier, la mise en valeur d’un journalisme de qualité passe par un effort de collaboration. L’AFP est présent sur Facebook, Twitter et Instagram. En outre, des formations sont organisées pour les journalistes en interne pour mener une veille efficace ou gagner du temps sur les réseaux sociaux. De plus en plus de formations concernent la recherche, la vérification et la récupération des contenus amateurs. Les journalistes suivent aussi des news type tremblement de terre, fusillade, manifestation tournant mal, incendie, etc. Beaucoup de contenus sur les réseaux sociaux (photos, vidéos, témoignages) doivent être cherchés et authentifiés afin de les diffuser sur le fil de l’AFP pour être distribués à l’ensemble des abonnés de l’AFP.
Si l’AFP est arrivée assez tardivement sur les réseaux sociaux en 2010, elle poste désormais quotidiennement, une sélection de ses contenus texte, photo, vidéo et infographie depuis 2011-2012. Aujourd’hui, ses abonnés, principalement les journalistes et les médias, consomment plus les contenus de l’AFP sur les réseaux sociaux que sur le fil réservé aux abonnés. Les réseaux sociaux leur permettent à la fois de consulter ce que font leurs collègues et leurs concurrents. Ils ont tout sur une même plateforme.
Enfin, l’AFP s’est toujours un peu considérée comme les soutiers de l’information.  Elle dispose de plus de 1 500 journalistes dans le monde et informe en six langues. Depuis 2012, un guide de bonnes pratiques est paru en 2012. Selon Grégoire Lemarchand, il faut voir les réseaux sociaux comme une interface avec des lecteurs, qu’ils soient professionnels ou non, sur laquelle on peut débattre, sans donner son avis.  Les réseaux sociaux ont besoin des médias pour diffuser du contenu de qualité.

Du support à la lumière

Cette transformation digitale entraîne le changement de l’organisation dans les organisations.  Dans son article du site Internet de The Conversation, Caroline Diard, professeur associé en Management des Ressources Humaines et Droit du Laboratoire Métis de l’École de Management de Normandie (UGEI), constate que sous l’influence des nouvelles formes de travail (télétravail, portage salarial, ubérisation…), l’entreprise s’organise désormais en réseau. La transformation digitale modifie plus particulièrement les fonctions support. Les technologies numériques sont, en effet, intégrées dans les sociétés afin d’optimiser ses processus et d’améliorer ses performances. Cet enjeu est très important pour les entreprises, dans un contexte de profondes évolutions causées par la mondialisation, la révolution numérique et l’évolution des consommateurs.
En 2016, un baromètre mené par Télécom École de Management avec Kantar TNS et le CFA EVE, a révélé que 86 % des salariés estiment que le numérique a modifié leur métier, soit près de neuf salariés sur dix. Cette mutation interroge sur la place laissée aux fonctions support. On entend par fonction support l’ensemble des activités de gestion. Ces activités favorisent le bon fonctionnement des autres activités, qui sont quant à elles liées au cœur de métier de l’entreprise.
Parmi les fonctions support, figurent, par exemple, les ressources humaines et la communication. Ces fonctions support accompagnent les différents métiers de l’organisation dans leurs missions quotidiennes et contribue à la création de valeur dans une société.
Par ailleurs, la recherche de performance a conduit beaucoup d’entreprises à identifier leur cœur de métier et à capitaliser sur leurs compétences pour élaborer une identité et une stratégie fortes. Ainsi, dans les années 2000, de nombreux projets d’externalisation ont concerné une ou plusieurs activités support. L’externalisation de certaines activités considérées comme secondaires dans l’organisation devrait continuer à augmenter. En effet, le statut d’auto-entrepreneur est aujourd’hui renforcé par le gouvernement Macron. En outre, la mise en œuvre d’un réseau autour de l’entreprise permettant à des plateformes de services de se développer est grandement renforcée par la révolution technologique en cours. Or, dans les entreprises de taille moyenne, les fonctions support jouent souvent un rôle critique dans l’organisation, en libérant les opérationnels au quotidien. Enfin, selon Caroline Diard, la direction générale doit réfléchir à la pertinence du rôle des fonctions support en interne et aux conséquences de la disparition éventuelle de ces fonctions.

Toute ces informations émises par les médias et les organisations en constante progression doivent être transmises par des supports. Marie-Léonore Touraton, doctorante en nano-électronique et nano-technologies de l’université Grenoble Alpes a rédigé un article sur les innovations techniques liées à la lumière qui permettront de suivre l’explosion du flux de données pour le site Internet de The Conversation. Cisco, le groupe mondial des technologies de l’information et des réseaux, prévoit qu’en 2021 le transport total d’informations sera 3 fois plus important qu’en 2016. Les photons de la lumière qui ont une vitesse 100 fois plus importante en moyenne que celle des électrons composant le signal électrique permettraient d’assurer ces transferts de données. Selon la doctorante, avec les progrès de la recherche, les capacités obtenues avec la lumière dépasseront celles réalisées avec l’électronique. L’ère de la photonique ne fait que commencer…